4ème de couverture
Juin 2012. Triomphe politique pour la gauche et gueule de bois pour la droite. Les têtes tombent. Les purges anti-sarkozystes au sein du ministère de l’Intérieur commencent. La commandante Laurence Verhaeghen quitte la DCRI et rallie la Brigade criminelle de Paris. Elle est rapidement rejointe par son ancien collègue Gabriel Prigent, hanté par la disparition de sa fille six ans plus tôt.
Pour leur retour au 36, les deux flics écopent d’une scène de crime sauvage : un ancien cadre politique a tué sa femme et son fils avant de se suicider. L’enquête débouche sur la découverte de réseaux puissants, à mi-chemin entre l’organisation pédocriminelle, la prostitution de luxe et l’évasion fiscale. Désabusés par leurs erreurs et leurs doutes, tourmentés par leurs obsessions, Verhaeghen et Prigent vont partir pour un voyage sans retour vers la barbarie moderne.
Dans la lignée de David Peace ou James Ellroy, une complainte noire et désespérée en forme de descente aux enfers.
Une coédition avec Nouveau Monde.
Mon avis
Ce roman magistral est aussi lourd à digérer qu’il ne l’est à porter (il pèse plus d’un kilo pour 847 pages. On ne sort en aucun cas intact de cette lecture qui nous plonge au plus profond de l’ignoble, au coeur de ce que l’humain peut avoir de plus abject. Qui ne s’est jamais interrogé sur ces enquêtes concernant des mineur(e)s disparu(e)s qui n’aboutissent pas, sur ce qui apparait comme étant des réseaux pédophiles, mais pour lesquels les affaires sont classées ?
Ce livre est toxique, dans la mesure où dès lors que l’on se lance dans sa lecture, on se retrouve avalé, digéré, impossible de le lâcher sans aller au bout, malgré l’horreur. Et plus terrible, c’est que cela n’a rien de surréaliste, nous savons tous que ce qui y est décrit peut très bien arriver, voire arrive déjà. Le récit est émaillé d’annonces radio concernant les affaires politiques en cours ou émergentes en ce début de quinquennat de François Hollande, à quel point les politiques de tous bords sont soucieux de faire chuter le camp adverse, sans état d’âme, à quel point le pouvoir n’a de cesse de contrôler la police pour éviter toute fuite susceptible de lui nuire… À côté de cela, des enfants disparaissent, sont assassinés, torturés, violés…
Ce qui est terrifiant, c’est que toute l’intrigue est crédible, comme l’est également l’impunité des puissants.
Bref, un roman réservé aux lecteurs ayant le cœur bien accroché. Une lecture dont on ne sort pas indemne.